La Semaine du Cinéma Espagnol séduit un public nombreux au Liban

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Organisée par l’Institut Cervantes de Beyrouth et par l’Ambassade d’Espagne au Liban, la semaine du Cinéma espagnol s’est tenue du 14 au 20 novembre 2016 au Metropolis Empire Sofil.

« Almas »…  C’est sous ce thème, qui signifie « âmes », qu’une sélection de films espagnols contemporains a été présentée au public libanais. Ces films qui s’inscrivent dans ce qu’on appelle le cinéma d’auteur comme le précise Eduardo Navarro, responsable des activités culturelles de l’Institut Cervantes, ont captivé l’attention des critiques internationaux. Ces films constituent ainsi l’œuvre imprimée des motifs personnels des réalisateurs.

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L’auteur se fait  donc créateur indépendant qui se démarque par son engagement et par l’acuité de son regard sur la société. Caractérisés par une esthétique très particulière, ces films traitent tous de questions relatives à la société espagnole telle qu’elle se présente de nos jours. Ainsi, les crises économique et sociale sont-elles abordées, la mixité du peuple est-elle traitée, les problèmes de la migration sont-ils envisagés dans ces films, qui sont loin d’être des « mainstream ».

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SE Milagros Hernando Ambassadrice d’Espagne au Liban lors de son discours de bienvenue

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La sélection ayant été faite par année de réalisation et par réalisateur, il s’agit de noter que ces derniers appartiennent dans leur totalité à une nouvelle génération née dans le cadre  d’une période marquée par le changement, à la suite de la mort de Franco, et ayant bénéficié d’une éducation plus internationale avec la mondialisation et d’un rapport à l’Europe qui diffère de celui de leurs prédécesseurs.

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Hania Mroué, Fondatrice et Directrice de l’Association Métropolis

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L’engagement social des réalisateurs de cette époque reflète donc une réalité sociétale espagnole mêlée à une approche personnelle, à une sensibilité humaine qui fait de leurs films des créations intimistes, d’où le titre que porte la semaine du cinéma espagnol cette année « Almas ».

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La Mosquitera  

Réalisé par Agustí Vila en 2010, La Mosquitera est un film hispano-catalan qui reprend la vision des classes aisées de la société, dont les membres sont rongés par l’angoisse et qui met l’accent sur la diversité culturelle (un des membres de la famille du film parlant catalan, l’autre lui répondant en hispanique). Accablée de vices, cette famille est affalée par des pulsions qui servent de dramaturgie au sein du film.

A Barcelone, Lluis, un adolescent, témoigne de la séparation de ses parents, Alicia et Miquel. Préférant maintenir le silence, il assiste également à la dégradation de l’état de santé de sa grand-mère Maria, qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer et regarde les sévices que la sœur d’Alicia fait subir à sa fillette Susan. Ce «malaise dans la civilisation» se manifeste clairement par les cadrages et les décors qui sont d’une froideur géométrique, carcérale qui conduit les personnages du film, enlisés dans une indolence incontestable, à la dérive totale.

L’étouffante moustiquaire évoquée par le titre, est, en effet, censée préserver les gens civilisés de leur animalité et de leurs pulsions. Dans ce film de Vila, rien ne doit être nommé pour mieux nier ce qui dérange. « Un viol n’est effectivement pas un viol si on ne l’appelle pas ainsi, la prostitution devient une forme d’entraide, et la maltraitance, une  leçon », comme l’expliquent les critiques. Dans La Mosquitera, l’enfer n’est pas seulement les autres, mais aussi soi-même.

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D’autres films comme Todos están muertos, de Beatriz Sanchís, La isla mínima d’Alberto Rodríguez, Diamantes Negros de Miguel Alcantud, Hermosa Juventud de Jaime Rosales, La Herido de Fernando Franco et Loreak de Jon Garano et Jose Mari Goenaga ont été au programme, applaudis par un public venu nombreux.

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Vue de l’audience au Cinéma  Metropolis, Sofil

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Relations Culturelles Libano-Espagnoles

En 2016, les relations entre le Liban et l’Espagne, se développent activement car sur une même longueur d’onde, comme l’indique SE Milagros Hernando Echevarría, la dynamique Ambassadrice d’Espagne à Beyrouth: “d’un point de vue culturel, il n’est pas sans rappeler que les rapports entre l’Espagne et les pays arabes existent depuis longtemps car un patrimoine commun s’est constitué historiquement entre nos pays surtout au niveau des langues, l’Espagnol comportant de nombreux mots issus de l’arabe”.

M. Ricardo Santos, Chef de Mission Adjoint à l’Ambassade d’Espagne de Beyrouth met aussi en avant les objectifs de la coopération culturelle « Nous cherchons constamment à promouvoir la culture espagnole au Liban, vu l’intérêt que portent les Libanais pour ce pays du Sud de l’Europe, dans le but de renforcer les liens entre ces deux pays et de favoriser les échanges interculturels. A titre d’exemple dans le monde de la Mode nous pouvons citer ici le support de l’Ambassade d’Espagne à Beyrouth aux Ounousa Fashion Awards 2016  tenus récemment qui ont permis aux jeunes designers libanais de bénéficier d’une visibilité régionale et internationale. Notre partenariat avec Ounousa.com; les organisateurs de cette competition a été suivi d’un défilé et d’un diner de Gala couvert par KAMSYN PR  partenaire média pour le projet”.

Natasha Metni Torbey

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