C’est dans le cadre convivial et feutré de The Malt Gallery Achrafieh, Beyrouth, que s’est tenue une séance de dégustation exceptionnelle organisée par les établissements Antoine Massoud.

Jonathan Driver « Rare Whisky Director » à The Dalmore a donc fait le déplacement spécialement d’Angleterre afin de rencontrer épicuriens et amateurs d’alcools prestigieux au Liban. D’abord Global Malts Director chez Diageo puis ensuite consultant pour Johnnie Walker Blue Label, Jonathan à tout du conférencier captivant. D’une élégance et d’une classe typique de son pays d’origine, Jonathan qui a plus de 28 ans d’expérience dans l’industrie du Scotch Whisky a séduit l’audience et ce dès les premiers instants.

Car comment rester insensible lorsque des ingrédients nobles tels l’Orge, l’Eau et le Temps, sont ainsi réunis dans des fûts centenaires par le savoir-faire et la finesse des maitres alchimistes Écossais ?

C’est ainsi que réunis autour d’une magnifique table en bois garnie d’une riche sélection de fromages, charcuteries et pains en touts genres venus de chez Bread Republic ; que nous apprenons l’histoire millénaire se cachant derrière l’emblème du cerf aux 12 pointes des bouteilles The Dalmore  :

En effet, lors d’une partie de chasse en Ecosse en 1263, le Roi Alexandre III d’Écosse est attaqué par un cerf majestueux. Seul à réagir est Colin de Kintail, Chef du Clan McKenzie qui accourt au cri de « Sauvez le Roi ! » et vise le cerf d’un jet de lance en plein front.« La Fortune sourit aux Braves » dit la légende. Grâce à son acte valeureux, Colin de Kintail est récompensé par le Roi qui lui offre les terres d’Eilean Donan et la devise Luceo Non Uro qui signifie J’éclaire mais ne brûle point. Depuis ce jour Colin de Kintail et le Clan McKenzie ont acquis le droit de porter le cerf aux douze pointes en guise d’emblème.

La dégustation commence, nos verres sont luisants, alignés pour accueillir une variété d’élixirs: 12 ans et 15 ans d’âge, Cigar Malt Reserve (magnifique avec un Partagas D4)  etc.

Différentes maturations et particularités avec toujours un splendide bouquet d’arômes et de saveurs au rendez-vous.

Des notes citronnées légères avec une concentration de sherry et de vanille pour le « Dalmore 12 ans » vieillit dans des fûts de chêne blanc américain idéal pour préparer le palais,  la dégustation s’enrichit avec le « Dalmore Cigar Malt Reserve » vieilli dans des fûts similaires ayant contenu du cabernet sauvignon et  du olorrosso sherry qui révèle une complexité délicieuse avec des arômes amples de fruits rouges, d’épices et de zest d’orange avec une finale portée vers le café.

Moment voluptueux à partager avec un havane, compagnon épicurien. Le cigare n’est-il pas “ le complément indispensable de toute vie oisive et élégante ? ” (George Sand)

La gamme de The Dalmore  contient aussi des vaisseaux amiraux qui trônent sur la collection tels le « King Alexandre III » et le « Dalmore Constellation 1964 Collection » qui sont tout à fait somptueux.

Une petite pause est alors l’occasion de discuter avec des convives prestigieux venant du monde des arts réunis autour de la table principale. C’est alors le moment choisi pour quelques questions en aparté à Jonathan Driver.

Jonathan, peut-on reconnaitre un Single Malt de qualité, rien qu’à la vue ?

Plusieurs aspects entrent en jeux pour définir la qualité d’un Single Malt. Tout dépend aussi de sa variété, sa couleur, son processus de distillation, maturation etc.. Les prendre en compte tous ici est impossible ; il y’a aussi les préférences personnelles de chacun qui entre en jeu de même.

Mais je vous confierai ici une petite astuce que je donne à ceux qui désirent se lancer dans la dégustation plus personnalisée. Il s’agit de commencer en faisant tourner l’alcool dans le verre. S’il adhère aux parois et garde une certaine homogénéité et viscosité en retombant c’est qu’il est considéré d’une bonne construction et donc un candidat sérieux digne de se présenter à votre palais. C’est un geste élégant à maitriser qui peut être aussi un moment de pure poésie.

Le monde du Single-Malt est toujours en évolution malgré un ancrage évident dans la tradition, aujourd’hui quelles sont les principales innovations qui s’annoncent ?

Tout à fait ; avoir des racines solides nous permet aussi d’expérimenter quelque fois. Les fûts jouent dans cela un rôle très important. L’expérimentation au cours des décennies passées avec le sherry oloroso, le madera par exemple ont ouvert la voie à des collaborations nouvelles avec des Châteaux de Bordeaux notamment dans la région de St-Estèphe et bientôt pourquoi pas, nous utiliserons aussi des fûts de champagnes.

Les goûts comme les Hommes évoluent, le secret est de trouver l’équilibre qui est l’ingrédient essentiel entre tradition et innovation.

Pour en savoir plus :  The Malt Gallery

Février 2016.